Titre : Les peintres pyrénéens exposent
Source : La Nouvelle République des Pyrénées
Date de parution : 02 Juillet 1990
Date de l'évènement : ?
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29e édition pour l'exposition des peintres pyrénéens de Saint-Pé, dont il est difficile de dire ce qui prime, entre la manifestation artistique et la rencontre amicale des maîtres locaux, avant que les vacances ne les dispersent, ou que les touristes les désapproprient de leurs parcours habituels.
Le Prix de la Ville de Saint-Pé a été attribué à Françoise Montrozier, une superbe jeune femme de Lizos, qui, sur le thème proposé (ombres et lumières) a présenté un sous bois aux éclairages mystiques.
La médaille de vermeil revient à André Saint-Pastous, de Blanquefort (Gironde) ; la médaille d'argent à Théophane, d'Abos (64), et la médaille de vermeil à Mireille Bizet, de Lourdes.
Maire et conseiller général de Saint-Pé (et recordman de durée de mandats saint-péens depuis la Révolution !), Jean Bellocq-Latapie rendait hommage à Mme Suzanne Lemonnier, fondatrice et animatrice de ce salon. «La culture à SaintPé, vous doit énormément» lui dit-il.
Jean Bellocq saluait également les personnalités présentes, le sous-préfet Algré et M. Claude Gaits, député, et remerciait l'ensemble « Saint-Pé Chante », dirigé par Jules Desmales : « L'exposition et Saint Pé Chante forment un vieux couple. »
La chorale devait, avec beaucoup d'entrain, donner plusieurs morceaux de son répertoire et recueillir les applaudissements mérités.
La visite de l'exposition est un exercice charmant. Il y a toujours les éléphants sacrés des premières années, Mengelatte avec des fleurs, un village espagnol bien dans sa facture et une plage qui semble porter une touche de Dufy. Jacques Bourdon présente des vallées enlevées avec des traits décisifs. Duprat, l'ermite de la Séoube, revient avec des arbres et des lacs. Mme Mercier-Contard expose un lac plein de douceur nostalgique. Jean-Paul Demoisy charme avec un couple de poupées malicieuses.
Simone Pic poursuit son étude des visages en accusant les caractères des personnages. Françoise Moutarde-Hernandez donne dans la sérénité, avec des moulins paisibles et des arbres paradisiaques. Suzanne Lemonnier, la « régionale de l'étape », a apporté sa précision élégante au moulin de la Génie qui s'en voit flatté.
Chez les nouveaux artistes, Hélène Dubarry fait une entrée remarquée avec un laquet de Greziolles plein de tendresse et d'originalité. Anne-Marie Fis, fortement inspirée par les naïfs, donne une composition pleine de promesses. Et si le chroniqueur de « La NR » avait eu formuler un choix, il aurait désigné le Mannequin, d'Elie Bergua, de Saint-Lary, un personnage tout en grâce certes, et qui porte en lui tout le pathétisme de la beauté éphémère. Mais ce n'était pas le thème du salon 1990.
Le salon 1991 sera fondé sur le thème de la fête. Thème bien choisi à Saint-Pé où le sens de la fête de toutes les fêtes, aussi bien le retour des chasseurs de sangliers que les charivaris est si bien partagé que les anciens disaient « Creba de hami, mès mourri d'aride ».
Un vin d'honneur, avec les traditionnels biscuits Latapie, et un excellent dîner à l'Hôtel des Pyrénées, suivi d'une longue veillée chantante, devaient clôturer cette journée.
A l'an prochain, pour la 30e exposition !
Jacques LONGUÉ.