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Chanter toujours pour empêcher de pleurer !

Titre : Chanter toujours pour empêcher de pleurer !

Source : La Nouvelle République des Pyrénées

Date de parution : 23 Janvier 1981

Date de l'évènement : ?

Original :

 

Article :

Sur votre calendrier, la fête de Sainte-Cécile tombe le jour de la pleine lune. Il y a bien des lunes que « Saint-Pé Chante », notre groupe vocal, chante et suit son petit bonhomme de chemin, gentiment, apportant à travers les Pyrénées, espoir, amour et gaieté.

 

Il va de plaine en montagne, été comme hiver, des modestes villages aux stations estivales plus riches, chantant la paix, le bonheur, par ses chants contemporains, la gloire et la nostalgie de notre pays par son folklore. Il offre une part de rêve dans le voyage qui vous conduit au son d'un orchestre endiablé et en compagnie de nos deux « Jules », en Bavière, en Suisse, au Tyrol, à Bab­eI-oued et au Mexique.

 

Mais une si bonne réputation entraine bien des obligations. Si sainte Cécile se fêtait normalement le jour de cette pleine lune, nos tribulations ne permirent pas cette année de s'arrêter en cours de route. Une autre raison: le calendrier très chargé de certaines personnalités officielles voulut que nous retardions la célébration de notre fête, ce qui fut le cas pour M. Caralp, notre si sympathique sous-préfet d'Argelès qui porte tant d'intérêt et d'admiration à notre chorale; vrai ou pas vrai, Monsieur le Sous-préfet ? Nous voulions le remercier en personne en l'invitant à notre journée. Mais homme discret et avisé, il voulait lui aussi nous remercier de l'action sociale de nos musiciens et chanteurs. Il apporta dans sa poche deux diplômes et médailles. Il fut le représentant du ministre de la Culture et de la Communication, en les remettant à nos chefs de file et piliers, « nos deux Jules », Jules Buisine et Jules Demasles ; médailles d'honneur des sociétés musicales et chorales... Papa aussi se prénommait « Jules » et chantait très bien ! Maman chantonnait toujours... Permettez-moi par le souvenir de les associer à vous aujourd'hui ! Et l'on arrosa donc ces nouveaux médaillés au cours d'un apéritif d'honneur en présence de nos très nombreux amis.

 

Il y a plus de 20 ans, malgré un entracte, que notre groupe apporte la joie de vivre. A l'époque, les gosses composant la chorale grandirent, ils furent en âge de se marier, et c'est avec regret que la petite troupe dût se disperser. Quelques années plus tard, l'esprit de « Saint­Pé Chante» toujours bien vivant, on vit revenir telles des « clauques » (jeunes) ramenant leurs poussins, ces gamines toujours fraîches et heureuses. C'est pourquoi, depuis, nous retrouvons cette même troupe du début. Les poussins ont grandi ; nous les retrouvons trompettistes, musiciens d'orchestre et chanteurs à l'occasion.

 

D'autres visages aussi, ceux qui ont pris le train en marche. Si la tête dirigeante se fripe un peu, la ligne arrière a intérêt à se faire oublier quelque peu. Mais il y a tant de jeunesse autour d'eux ! Tant de fraicheur d'âme aussi !

 

Elle va pousser certains de nous vers la sortie, mais la relève est assurée, perpétuant une devise : « Chanter toujours pour empêcher de pleurer ».

 

Donc, ce jour-là, disais-je, après une très belle messe chantée, naturellement par la chorale soutenue par une très nombreuse assistance de fidèles, après la remise des décorations au cours de cet apéritif, décorations qui récompensent plus de vingt années de persévérance, d'amour de l'art vocal et qui par l'intermédiaire de nos « Jules » nous récompensent tous, nous nous retrouvâmes autour d'une bonne table où nous dépensâmes tout l'argent gagné au cours d'une année de galas... Il doit y avoir une fuite ! car si vous faites le compte, une troupe composant un orchestre et cinquante chanteurs et chanteuses ne rapporte guère, ce qui est heureusement le cas car c'est le cœur qui compte. Aider, aimer, faire plaisir ! ce bonheur vaut bien tout l'or du monde !

 

Personne d'entre nous ne manque à l'appel, car cette détente n'est pas à répétition, alors que nos répétitions bi-hebdomadaires reviennent souvent. Mais quelle assiduité ! Quand il faut y aller, faut y aller... et l'on y va !

 

1981 est là ; « Saint-Pé Chante » continue la route de la joie et de la liberté.

 

En cours de chemin, il adresse, à vous Saint-Péens, à vous amis de la plaine et de la montagne, muros et extra-muros, qui savez si chaudement nous accueillir au cours de nos galas, ses meilleurs vœux.


     Canten toustem ta empècha dé ploura : Bouno anado !

 

U. AHUMAT.
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